C’est donc la troisième piste, celle de la piraterie, qui commence à retenir l’attention. Ce ne serait pas une première dans la région. En 2011, des pirates avaient pris pour cible un bateau comorien. Les assaillants avaient été arrêtés, les otages libérés, et l’affaire traitée par le parquet de Diego-Suarez. Dix ans plus tard, en 2021, un autre incident similaire avait été signalé. Plus récemment encore, selon des sources non confirmées, un navire de pêche russe aurait été menacé dans les eaux malgaches.
Ces précédents, conjugués au silence radio du bateau AW et à l’absence de preuves matérielles en faveur des autres scénarios, nourrissent donc la thèse d’un acte de piraterie. Toutefois, l’absence de demande de rançon, jusqu’à présent, laisse planer le doute. Selon un expert en sécurité maritime, si le navire avait effectivement été capturé par des pirates, notamment en direction de la Somalie, il aurait été difficilement repérable lors des premiers survols.
Une coopération avec les autorités somaliennes – étatiques ou non – pourrait être déterminante pour confirmer ou écarter cette piste. Mais jusqu’à maintenant, aucune démarche officielle en ce sens ne semble avoir été entreprise.
Interrogé, l’armateur du navire n’écarte aucune hypothèse. Il insiste avant tout sur l’urgence de retrouver les passagers, parmi lesquels figure sa fille unique. Pour lui, comme pour les familles des disparus, chaque jour qui passe sans réponse alourdit l’angoisse. Une angoisse attisée d’autant plus par les différentes pseudos informations publiées par des quidams sur les réseaux sociaux.
La Rédaction